Que sont les Chōchin, ces fameuses lanternes japonaises ?
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Tout savoir sur les lanternes Chōchin : histoire, utilité et culture japonaise
Vous avez sûrement déjà dû les voir passer, ou peut-être êtes-vous même tombés sur cet article parce que vous cherchiez ce qu'elles étaient, ces petites lanternes japonaises. En effet, les lanternes Chōchin font partie intégrante du paysage culturel japonais. Elles sont reconnaissables à leur forme unique et leur éclairage chaleureux, et incarnent un mélange harmonieux d'art, de fonctionnalité et de spiritualité. Nous allons voir ici leur histoire fascinante, la fabrication des Chōchin, leur symbolisme et leur place dans la culture japonaise, ainsi leur usage au fil des siècles.
Une histoire éclairante
La première référence écrite quant aux chōchin remonte au Chōya-gunzai daté de 1085. On en avait aussi esquisse en 1536. Elles étaient initialement conçues pour éclairer les chemins, les maisons et les temples. Le nom « Chōchin » peut se traduire par « lanterne suspendue », reflétant leur mode d’utilisation traditionnel.
L’utilisation des Chōchin s’est popularisée pendant la période Edo (1603-1868), notamment grâce à leur design portable. Les marchands, voyageurs et même les samouraïs s’en servaient pour s’éclairer la nuit. Leur fabrication a évolué avec le temps, passant d'une simple structure en bambou et papier à des designs plus complexes et artistiques.
Les matériaux et la fabrication
Les Chōchin sont fabriquées à partir de matériaux naturels, reflétant l’esthétique japonaise axée sur la simplicité et la nature. Voici les principaux éléments qui les composent :
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Le bambou : Utilisé pour le cadre, il offre à la lanterne sa structure flexible et légère.
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Le papier Washi : "Washi" signifie littéralement "papier japonais". C'est un papier solide et assez résistant mais aussi léger et translucide pour laisser passer la lumière. Il est collé sur le cadre de la lanterne pour diffuser une lumière tamisée. Il peut être aussi remplacé par une feuille de PVC
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La corde ou le fil : Ils servent à fixer le papier au cadre.
Le processus de fabrication requiert une précision remarquable et un savoir-faire transmis de génération en génération. Chaque Chōchin est une création artistique artisanale, généralement faite sur mesure, avec des motifs ou des calligraphies.
Symbolisme et présence dans la culture japonaise
Comme nous l'avons dit, vous avez certainement déjà vu l'une des ces lanternes traditionnelles quelque part. Et c'est normal, car elles occupent une place importante dans la culture nippone. Si vous vous rendez au Japon, vous pourrez les apercevoir :
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Dans les temples et sanctuaires : Les Chōchin sont souvent suspendues devant les temples et sanctuaires shintoïstes et bouddhistes. Elles ont pour fonction d'orienter les âmes et d'inviter les divinités à entrer. Les inscriptions ou motifs calligraphiés sur ces lanternes jouent également un rôle important. Dans un contexte religieux, ces inscriptions peuvent inclure des prières adressées aux divinités shintoïstes ou bouddhistes, des souhaits pour la prospérité ou la santé, ainsi que les noms des donateurs qui ont offert la lanterne en signe de dévotion. Ces messages renforcent le lien spirituel entre les croyants et les forces divines, tout en symbolisant la protection et la bénédiction pour ceux qui les lisent. On utilise fréquemment les chochin blancs dans des endroits sacrés et pour diverses célébrations comme l'Obon (un festival d'été au Japon) ou les sanctuaires.
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Lors des festivals (matsuri) : Pendant les festivals japonais, les Chōchin illuminent les rues et les chars, leur donant une ambiance festive et mystique. Le Gion Matsuri à Kyoto (l'un des festivals les plus connus au Japon), par exemple, est célèbre pour ses chars richement décorés de lanternes.
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Dans le théâtre Kabuki : Les Chōchin sont souvent utilisées pour éclairer la scène et créer une atmosphère dramatique. Elles ajoutent une touche traditionnelle aux performances.
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Dans la culture populaire : Les Chōchin apparaissent fréquemment dans des œuvres emblématiques telles que Le Voyage de Chihiro. Vous pouvez retrouver ces lanternes un peu partout dans la ville. Qu'elles soient suspendues dans les rues ou aux abords des bars, elles contribuent à donner au film cette ambiance festive et onirique.
- Sur le Kaminarimon : Littéralement traduit par "porte de la foudre" c'est un monument touristique d'Asakusa extrêmement populaire, notamment grâce à sa lanterne géante de 3,9 mètres de haut. Le kanji sur la lanterne (雷門) indique le nom de la porte.
Usage moderne des Chōchin
Bien que les technologies modernes aient réduit leur usage fonctionnel, les Chōchin restent un élément décoratif emblématique et un symbole de la culture japonaise (un peu comme le seraient les tapisseries chez les Français, par exemple). Aujourd’hui, elles sont utilisées pour :
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Décorer les restaurants et boutiques : Les lanternes ornées de calligraphies indiquant le nom de l’établissement ou son spécialité (comme « ramen » ou « sushi ») sont courantes. Elles sont particulièrement visibles dans les rues animées bordées d’izakaya, ces bars japonais traditionnels où les Chōchin illuminent les entrées et créent une atmosphère conviviale. Les lanternes des Izakaya sont souvent des lanternes rouges car elles symbolisent la prospérité financière dans la culture traditionnelle. On dit également que la couleur rouge stimule l'appétit (ce qui est sûrement la source de leur grande prospérité !)
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Des souvenirs et cadeaux : Les miniatures de Chōchin sont très appréciées comme souvenirs (omiyage) ou décorations intérieures. Ces petites versions conservent souvent les motifs et inscriptions caractéristiques des grandes lanternes. On peut les trouver dans les boutiques des sanctuaires, des festivals ou dans des magasins spécialisés en artisanat japonais. Chez Zen-it, nous possédons notre propre collections de lanternes Chōchin traditionnelles ou inspirées par celles-ci. Vous pouvez les retrouver directement sur notre boutique !
Une évolution vers la modernité
Avec l’émergence des LED et des designs contemporains, les Chōchin traditionnelles ont également adopté des formes modernes. Certains artisans intègrent des éléments lumineux écologiques tout en préservant l’esthétique classique.
Par ailleurs, les Chōchin sont devenues un sujet d’intérêt pour les artistes et designers internationaux, qui les adaptent à des contextes culturels et artistiques divers.